Si je n'ai pas pleuré sur cette tombe froide
Et si je garde en moi cette douleur cachée,
Non, je ne t'ai pas oublié.
Mais les grands sentiments, ceux qui viennent de l'âme,
Ne peuvent s'apaiser sous des ruisseaux de larmes
Et des gerbes de fleurs mouillées.
Quand dans janvier transi, comme un oiseau s'envole,
On déposa ton corps sous cette blanche étole,
Mes yeux restèrent secs, mais mon coeur inondé
Comme un long fleuve en crue, en silence, coulait...
Non, je ne t'ai pas oublié.
En mon coeur fleurira toujours ton doux sourire
Tes yeux riches d'amour qui m'apprirent à rire
Et la tendre chaleur de ta main dans ma main
Qui guida mes années sur les routes du bien.
Amoureux du soleil, du vent et des étoiles,
Jusques aux fonds des cieux, l'éclat de tes yeux pâles
Réclame l'amitié, la tendresse et l'amour,
Toi mon cher baladin, mon père troubadour.
La tourterelle a fuit le nid qui l'a vu naître,
Dans les cieux , elle attend de te voir apparaître
Toi, l'ami de la vie et de la liberté,
Tu règnes dans le ciel sous l'aile de la paix...
Non, je ne t'ai pas oublié
Poème de Solange Chennahi